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J’ai toujours pensé que notre singularité est notre alliée la plus sûre, celle qui nous permet d’évoluer, à notre rythme, dans la vie que nous voulons bien nous donner.

Pour m’ouvrir à cette dimension de l’Être, il m’a fallu vivre de nombreuses expériences, plus ou moins malheureuses. Enfant, je savais déjà que je voulais être aimée pour ce « je suis ». Cette idée m’a rapidement attirée vers des situations qui montraient ma différence. La façon dont les personnes posaient leur regard sur mon enfance, depuis ce qui me semblait être « trop grande, trop costaude, trop spontanée, trop de place » et « pas assez intelligente, pas assez bien », m’avait aidée à construire une carapace autour du moi intérieur que j’entendais défendre corps et âme. « Corps », c’était par cette façon que j’avais trouvé de l’éprouver, à travers un cadre disciplinaire que m’imposaient mes pratiques sportives, la natation et le Basket-ball. « Âme », c’était à travers mon éducation religieuse, mes lectures et mes rêveries nourries de poésie. Plus tard, je comprenais que ces deux parties de moi avaient toujours été en lien grâce à l’hypersensibilité que j’éprouvais en nature et dans des situations de rencontres où l’expression du vivant se ressentait aussi intensément. Ainsi, Être en vie et dans la vie devenait un objectif persistant, mon unique raison de vivre.

Cette logique du désir de vie, centrée sur le ressenti, me poussait, pour une grande partie de ma vie, à m’imposer un entraînement sportif intense pour faire face à la croyance du « trop ». Elle attisait également mon goût pour la lecture et les documentaires qui stimulaient ma curiosité pour tenter de comprendre ce qui, en tant qu’être humain, nous animait et comment nous faisions pour vivre à tel ou tel endroit de la planète. 

Ces deux dimensions, qui m’habitaient pleinement, m’ont donc orientée vers des études portant sur les activités physiques et sportives dans leur versant anthropologique, vers des études en langue, puis vers l’expérience de l’humanitaire dans les régions de l’Europe de l’Est.

Isabelle N
Isabelle Namèche | Chercheure innovation pédagogique.

Les irrégularités de mon parcours de vie, ponctuées de périodes de travail, de reprises d’études et d’une expérience de vie en communauté, sont sans doute conséquences de ma quête existentielle : au manque, le désir…
J’ai donc osé modifier mes orientations professionnelles alors que, confiante en mes choix, je pensais donner légitimité à mon engagement en le revêtant de ma fidélité. Or, le temps, cette donnée qui, en fait, travaille pour nous et pour notre évolution, a eu raison de mon ennui en amenuisant mon enthousiasme et ainsi, mon désir que je crois être à l’origine de notre pulsion de vie, cette incroyable énergie qui apporte toute la saveur à notre modalité d’être au monde. Aussi, je m’épuisais. Pour avoir été entraîneur-coach, pour avoir été professeur d’éducation physique et sportive et pour avoir été professeur des écoles, j’avais fini par me rendre compte que mon attachement à ces fonctions ne faisait que renforcer mon aspiration à me libérer d’un cadre qui ne me correspondait plus. La maladie me rappelait alors qu’il me fallait revenir à ma source pour retrouver le sens de mon authenticité.

En 2015, la faille : un sentiment de dissociation pour un retour à soi, dans un souci de mon Être.

Mon bilan de santé, concluant à un burn-out, me paraissait invraisemblable. Je déployais une telle énergie de combativité que je croyais ma carapace indestructible. Une fois à terre, il me semblait être nue et à la merci de tous. Envahie de forces contradictoires, j’allais à l’encontre de la vie. Pourtant, c’est encore la relation à l’autre qui me permettait de me relever et de déterminer mon véritable projet de vie qui, à l’époque, n’en n’avait dessiné que la première étape mais dont l’évidence ne pouvait que m’encourager à suivre cette voie du doctorat dans la discipline des Sciences et Techniques des Activités Physiques Sportives et Artistiques.

Soutenant ma thèse de doctorat le 18 décembre 2019, je n’avais jamais autant éprouvé le sentiment d’être enfin à ma place. J’avais passé quatre années merveilleuses à suivre un processus de recherche qui, à travers ma démarche d’investigations en Europe, me mettait en relation avec les gens pour comprendre ce qui les animait. L’étude de mon sujet m’exaltait parce que l’approche corporelle, centrée sur la danse d’Isadora Duncan, mettait en relief un art de vivre porté par un souci d’éducation idéale. L’élaboration de ce rapport au monde, singulier, en plaçant l’Être au centre de la vie pour donner un sens à l’incarnation, me touchait profondément.

Je comprenais que le corps et l’esprit pouvaient vivre en parfaite harmonie, que l’un et l’autre pouvaient coexister dans un soutien mutuel en vue d’une expression épanouissante de notre potentiel.

Grâce à l’expérience de la danse libre, je reprenais contact avec la profondeur de mon Être et j’apprenais à recréer du lien entre mes sensibilités corporelle et intellectuelle. Cette démarche m’orientait alors vers une réflexion pédagogique que je construisais au contact des étudiants qu’il m’était donné de rencontrer lors de mes cours en sociologie du sport, en anthropologie culturelle, en art-thérapie et en sciences de l’éducation artistique.

J’avais commencé par développer une méthode qui avait pris le nom de “/Conf’E’xpe/” pour relier savoirs et pratique corporelle. Ce projet se voulait être une expérience participative inédite entre arts et sciences, entre passé et présent, pour nous inviter à nous interroger sur la question de la part de l’autre, et de l’autre que je suis, pour comprendre que l’ensemble de nos pratiques, porteuses de valeurs, dérivent toujours d’un legs. En creux de ce questionnement, je continuais à être préoccupée par la question du sens donné à l’éducation et à son rôle dans la formation de l’être humain.

Le mouvement instillé pour rendre concret ce projet pédagogique, traversé d’un compte-rendu politique en matière d’éducation scolaire peu engageant, m’a conduite à persévérer. L’infructuosité de mes essais a fini par réorienter mon travail et à lui donner vie aujourd’hui. 

Ma dernière expérience de l’enseignement en éducation artistique, a en effet, porté ses fruits. Entre créativité et savoirs, ma méthode innovante a pris forme. Par la façon dont elle s’est dessinée, j’ai donc décidé d’être un mentor pour assurer le soutien à la formation intellectuelle de l’être humain.

Nourrie de mon expertise dans la transmission de savoirs, mon intervention dans l’enseignement supérieur s’est construite autour d’un objectif primordial, celui de développer le processus de réflexion pour structurer et étayer la pensée afin d’améliorer la communication écrite et orale.

En petits groupes de 4 étudiants, ils trouvaient un accord sur une idée de pratique créative à réaliser collectivement. Ils redécouvraient le sens de la collaboration pour organiser leurs tâches, apporter le matériel et se mettre à créer. En pratique, j’intervenais régulièrement auprès d’eux tout en leur proposant un service d’accompagnement sur mesure : à l’écoute de leurs échanges informels, je les observais dans leur pratique pour ensuite les guider dans leurs questions et leurs remarques. 

La formalisation du thème qui émergeait de leur activité leur permettait ainsi de mettre du sens vis-à-vis de la recherche qu’ils engageaient ensuite dans leurs lectures d’ouvrages référencés en la matière. L’aide apportée pour répondre simultanément à une situation problème contribuait aussi à rendre compte, dans le groupe, d’un vécu, d’impressions et de sensations qu’ils éprouvaient dans l’instant. Ce travail oral trouvait son prolongement dans la rédaction d’une synthèse retraçant le cheminement des étapes importantes du questionnement soulevé par la création. Mon intervention consistait alors à anticiper et à expliquer -en direct- comment acquérir de solides compétences rédactionnelles. Grâce à la mise en place d’un canevas jonché de points de repères pour orienter la pensée, les étudiants avançaient à leur rythme pour préparer à la fois un écrit et un oral dans un processus qui s’achevait par la présentation de leur œuvre et la remise d’un écrit individuel.

Sur ce site, vous trouverez donc différentes formules attachées à l’amélioration des compétences rédactionnelles. Chercheure dans l’âme, vous aurez également accès à des ressources culturelles (articles, ouvrages, bibliographie) pour continuer à progresser et à entretenir votre processus réflexif.
Ouverte également à d’autres pratiques, en particulier à l’art de la danse, vous pourrez accéder à l’actualité de mes informations.